Aujourd’hui ustensile indispensable à table ou en cuisine, on peut difficilement imaginer de s’en passer ! Mais savez-vous que cela n’a pas toujours été le cas ?
Apparue sous l’Empire Byzantin, elle est d’abord arrivée en Italie vers l’an 1000 grâce au mariage de la princesse byzantine Théodora Doukas avec le Doge de Venise. Elle était alors uniquement utilisée pour consommer les pâtes (ah ces italiens !). Elle tient d’ailleurs son nom de l’italien forcheta qui signifie petite fourche.
Elle se répand ensuite dans toute l’Europe et entre à la Cour de France avec Catherine de Médicis. Son usage étant alors strictement limité à la seule consommation de poires cuites …
C’est son fils, le roi Henri III qui lance véritablement la mode en 1574, suite à une halte en Italie, pays natal de sa mère. A la cour de Venise, il découvre alors la petite fourche à deux dents et est séduit par cet ustensile permettant de manger sans se tâcher. Il s’affiche dès lors avec une fourchette dans son restaurant de prédilection : l’Hostellerie de la Tour d’Argent (actuellement La Tour d’Argent à Paris).
L’usage de ce couvert s’est ensuite très lentement imposé en France. Ainsi, le Roi Louis XIV préférant manger avec les doigts, chaque convive disposait d’une fourchette mais ne l’utilisait pas …
Elle a d’ailleurs été longtemps perçue comme synonyme d’excentricité et de danger, s’attirant même les foudres du Clergé qui y voit « l’instrument du diable » incitant au pêché et à la gourmandise.
Elle ne sera réellement utilisée en France qu’à partir du Siècle des Lumières (18ème siècle), passant alors progressivement de deux à quatre dents.
Fourchette à huître, à escargot, à cornichons, à fondue, à chocolat, à gâteaux…
Il en existe de toutes les tailles et de toutes les formes. Mais à quoi servent-elles exactement ? A chaque aliment sa fourchette … ou presque ! Selon qu’il est nécessaire de piquer, attraper, couper, tremper … chaque fourchette est différente et possède une forme (plus ou moins longue et large) et un nombre de dents distinct (de 2 à 4).
On trouve par exemple la fourchette à poisson avec trois dents larges qui permettent d’éviter de piquer la chair du poisson, très fragile. Ou la fourchette à gâteau à trois dents aussi, qui possède un bord plat pour couper.
A la Renaissance, les nobles avaient pris l’habitude de faire graver au dos du manche leurs armoiries. C’est ce qui explique qu’en France on place traditionnellement la fourchette pointes vers le bas.
A l’inverse, Outre-manche, les anglais gravaient eux leurs armoiries sur le devant du manche, ce qui explique une tradition différente. Tradition que l’on peut d’ailleurs retrouver chez certaines familles françaises influencées par la culture britannique, dans le Bordelais par exemple.
Ceci expliquant les 2 dénominations : « à la française » ou « à l’anglaise ».
Cette escapade historique vous a plus ? Pensiez-vous que cet ustensile possédait une histoire aussi riche ? Nous attendons vos impressions !