Qui n’a jamais entendu « mange ta soupe si tu veux grandir ! » … Nos parents n’avaient de cesse de nous vanter les mérites de ce breuvage face à nos grimaces et autre « beurk » qui nous venaient à l’esprit. Force est de constater qu’ils avaient bien raison. Une soupe bien chaude procure un sentiment de bien être et de réconfort. Au lendemain de cette période de fêtes et de dégustation de galette des rois, notre organisme a bien besoin de faire un break. Si la soupe est une valeur sûre dans le domaine de l’équilibre alimentaire, elle laisse aussi la part belle à notre imagination pour en faire l’un des mets des plus audacieux. Chaude, froide, salée ou même sucrée, elle a tout pour plaire.
Gratinée à l’oignon, soupe de poissons, soupe de potiron, velouté poireaux-pommes de terre, soupe de tomates, garbure, soupe à la bière, bouillon de légumes, tourin, soupe au pistou, velouté de cresson, Vichyssoise… les soupes, qu’elles soient saisonnières ou représentatives d’une région, font l’unanimité. Seul(e), en famille, entre amis, à la cantine, au bureau ou dans la rue, on peut les consommer à n’importe quel moment de la journée et c’est tant mieux ! Devenues très tendance, on les retrouve dorénavant sur les cartes de nombreux restaurants. Parmi les chefs qui ont su innover en matière de soupe, on se souvient de Paul Bocuse, le célèbre chef de Collonges au Mont d’or, qui a réalisé la fameuse soupe VGE à l’Elysée le 25 février 1975. Un consommé aux truffes noires, recouvert de pâte feuilletée, dédié au président de la république Valéry Giscard d’Estaing et son épouse Anne-Aymone pour les remercier de lui avoir remis la légion d’honneur. Au moment de servir la soupe recouverte de son feuilletage, Paul Bocuse dit à son hôte : « Monsieur le président, on va casser la croûte… »
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L’un des plus vieux plats du monde
La soupe, plat unique que l’on associe à l’hiver, constitue probablement l’un des plus anciens repas de notre civilisation. La logique veut qu’à partir du moment où les hommes ont su faire chauffer de l’eau, ils ont su faire de la soupe ! Elle est ainsi apparue pour la première fois environ 500 ans avant J-C. Les premiers bouillons étaient juste de l’eau chaude dans laquelle on jetait tout ce que l’on avait sous la main : viande, feuilles, os, légumes… On retiendra que le mot « soupe » vient du latin « suppa » qui veut dire « tremper ». Car à l’époque médiévale, la soupe était une tranche de pain trempée dans du bouillon. Pas étonnant qu’elle ait été longtemps considérée comme le repas des paysans. On en mangeait été comme hiver, non seulement le soir mais aussi le matin car elle donnait toute l’énergie nécessaire pour travailler dans les champs. Elle est aussi devenue peu à peu une recette de choix pour les bourgeois et les monarques, notamment au XVIe siècle lorsque Catherine de Médicis, reine de France d’origine italienne, fit mettre des pâtes dans sa soupe. Avec l’arrivée de l’assiette creuse à la Cour de France en 1653, grâce au Cardinal de Mazarin, la soupe devient un met à part entière. Les meilleurs légumes et le meilleur bétail étaient utilisés pour les soupes du roi de France, et le bouillon a évolué en consommé et velouté de grande qualité. Reste que la soupe occupe toujours une place bien particulière dans nos maisons. Elle incarne une tradition culinaire à connotation familiale qui réchauffe à la fois les corps et les cœurs.
Des bienfaits à n’en plus finir
Ce n’est pas un hasard si la consommation de potage dépasse les 12 litres par français par an. Populaire et économique, la soupe faite maison (exit les sachets et briques de soupes industrielles !) apporte beaucoup de vitamines, de minéraux et de fibres. Selon les goûts de chacun, les féculents permettront de se rassasier et les morceaux de viandes donneront des protéines pour une bonne énergie en plein cœur de l’hiver. C’est la recette idéale pour s’hydrater, se réchauffer, faire le plein de légumes et bien sûr garder la ligne ! Enfin la confection d’une bonne soupe permet de limiter le gaspillage et d’écouler ce qui reste dans le frigo. A l’image de la marmite familiale que l’on se partageait autour de la cheminée à la campagne, la soupe a ce don de tisser des liens entre les gens. Le mouvement « Disco Soupe » né à Paris en 2012 illustre bien cette convivialité. Les Disco Soupes sont des sessions collectives et ouvertes de cuisine en plein air de fruits et légumes rebuts ou invendus, le tout dans une ambiance musicale. Les soupes ainsi confectionnées sont ensuite redistribuées ou consommées sur place. Ces rassemblements ont pour objectif de sensibiliser le grand public à la problématique du gaspillage alimentaire.
Des soupes qui font voyager dans le monde entier
Si les soupes révèlent l’étendue des produits et la richesse des savoir-faire de nos régions et de nos terroirs, elles font également parties intégrantes du patrimoine culinaire mondial. Pour ceux qui ont envie de changer du traditionnel potage de légumes et qui aspirent à des goûts nouveaux, les possibilités de manquent pas. Un simple bol de soupe peut nous faire voyager aux quatre coins du monde, à travers des saveurs épicées ou exotiques. A chaque pays, sa spécialité ! On en citera 3 parmi les plus connues :
Le Minestrone (Italie) : Cette soupe épaisse et savoureuse est à base de légumes variés (tomates, petits pois, carottes, courgettes, pommes de terre etc.) cuits dans un bouillon dans lequel on ajoute des haricots blancs, des pâtes voire du riz et parfois des petits dés de porc. Le Minestrone est souvent servi avec du parmesan et quelques feuilles de basilic.
La Harira ou l’harira (Maroc) : Très populaire dans les pays du Maghreb, la Harira se consomme particulièrement durant la période du ramadan. Il s’agit d’une soupe de légumineuses (pois chiches, lentilles etc.) accompagnés de tomates, de viandes (poulet, mouton etc.), d’oignon et de quelques épices.
Le Phô (Vietnam) : c’est l’une des soupes les plus emblématiques de l’Asie. Elle est servie dans un grand bol et réalisée à partir d’un bouillon de bœuf, dans lequel sont cuits des légumes et des vermicelles de riz. On y rajoute des lamelles de bœuf épicé, de la coriandre, du basilic thaï ou de la menthe.
Quelques recettes